Socrate, l’essentiel à connaître du grand penseur grec.

Socrate, l’essentiel à connaître du grand penseur grec

Socrate est considéré comme l’un des fondateurs de la philosophie occidentale, mais pendant la majeure partie de sa vie, personne n’aurait pu le deviner.

Socrate est né en Grèce vers 470 avant JC dans une famille modeste. Sa mère est une femme sage, son père un tailleur de pierre qui aurait contribué à la construction du Parthénon et qui lui enseigne le métier.

Adulte, Socrate exercera le métier de maçon et participera à trois campagnes militaires. Il lui faudra attendre l’âge mûr pour se consacrer à son activité la plus connue : l’enseignement.

Les œuvres les plus célèbres de Socrate

Et bien, il n’y en a pas ! Socrate n’a laissé aucun écrit. Ce que nous savons sur lui vient des œuvres de ses disciples – Platon et Xénophon - mais aussi du dramaturge Aristophane, un de ses contemporains. 

Nous ne connaissons Socrate qu’à travers des informations secondaires, ce qu’on appelle parfois « le problème de Socrate ».

La nature des documents écrits à l’époque aussi, cela n’arrange rien. Pendant l’ère classique, très peu de ce que l’on considérerait aujourd’hui comme des histoires ont été écrites. On a plutôt des écrits dramatisés, des pièces de théâtre ou des dialogues philosophiques. 

Par exemple, dans « Les Nuées », une pièce d’Aristophane, Socrate est dépeint comme un malfaiteur qui enseigne à ses élèves le meilleur moyen d’escroquer les gens. Mais peut-on croire cette description ? Après tout, il s’agit d’une comédie satirique.

Selon Platon, ce ne sont que des calomnies. Socrate est représenté dans une lumière beaucoup plus favorable dans les œuvres de Platon et de Xénophon, mais leurs écrits présentent de nombreuses différences aussi.

A nous de savoir qui Socrate était réellement en trouvant des points communs dans ces différents portraits.

statue sokrate

Qu’est-ce que la méthode socratique ?

La réputation intellectuelle de Socrate s’étend quand l’un de ses disciples fait un pèlerinage à Delphes pour consulter la Pythie, une prêtresse du temple d’Apollon par qui les paroles du dieu Apollon étaient évoquées. On venait de toute l’Europe pour entendre ses prophéties. Et voilà que la Pythie proclame que Socrate est le plus sage des hommes !

Quand Socrate lui-même entend cela, il se demande ce que cela veut bien vouloir dire. Il se met donc à la recherche de la personne qui possède vraiment le plus de sagesse. Il interroge les personnes marquantes d’Athènes admirées pour leur sagesse - professeurs, hommes d’Etat, artisans. Et il découvre que tous croient savoir beaucoup de choses mais ne se rendent pas compte de ce qu’ils ne savent pas.

Socrate en conclut : bien qu’il soit aussi ignorant que les autres, au moins, il sait qu’il ne sait pas ! Ce qui fait de lui le plus sage de tous.

« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » dit Socrate.

De façon surprenante, Socrate, l’homme le plus sage d’Athènes, n’avait pas l’habitude de faire des discours. Sa méthode consistait à poser une question, puis une autre, puis encore une autre pour arriver à cerner ce que ses interlocuteurs savent vraiment. 

Souvent, des failles dans la logique des réponses mettent en évidence un raisonnement erroné. De cette façon, le professeur comme l’étudiant parviennent à la vérité.

Cette nouvelle forme d’enseignement - la méthode socratique - est encore utilisée aujourd’hui : c’est une des méthodes d’enseignement les plus efficaces qui existent.

statue grecque sokrate

Le procès de Socrate

Malheureusement, mettre en évidence les défauts dans le raisonnement des gens à qu’il en parle n’est pas une très bonne façon de se faire des amis. Et c’est ce qui arrive à Socrate !

Son apparence physique ne l’aide pas non plus. Dans « le Symposium » (ou le Banquet), Platon décrit Socrate comme plutôt laid, petit et trapu avec des yeux globuleux et exorbités. On raconte aussi que ses croyances religieuses sont suspectes, qu’il pousse les jeunes à l’insolence. 

La goutte d’eau qui a fait débordée le vase est peut-être la pièce d’Aristophane, « Les Nuées », qui laisse à penser que Socrate est proche des Sophistes, des professeurs itinérants.

Tout cela s’ajoute et Socrate est publiquement accusé d’être un athée et un corrupteur de la jeunesse. 

Socrate décide d’assurer sa propre défense pendant son procès, décrit dans « Apologie de Socrate » de Platon, et « Apologie de Socrate devant le Tribunal » de Xénophon.

Il nie être un Sophiste, refuse les arguments de ses accusateurs. Mais utilisant bien sûr la méthode socratique, il ne tente pas de convaincre les membres du tribunal, mais de démontrer la faiblesse de leur raisonnement. Reconnu coupable, il est condamné à mort !

Socrate, le condamné à mort.

Dans l’Athènes Antique, le condamné pouvait proposer une alternative à la peine fixée par le tribunal. Socrate propose d’être nourri au Prytanée, un honneur réservé aux plus admirés des citoyens d’Athènes. Les juges ne trouvent pas ça drôle…

Les disciples de Socrate le pressent de s’enfuir, ce qui était fréquent pour ce type de procès. Mais il répond qu’il préfère subir l’injustice que de la commettre.

Socrate accepte la coupe de ciguë qui va lui ôter la vie à l’âge de 70 ans. Athènes avait exécuté l’homme que Platon appelait « le plus sage et le plus juste des hommes ».

La ciguë a tué l’homme, mais ses idées survivent grâce aux œuvres de ses disciples – Platon et Xénophon.

La philosophie de Socrate a continué d’être enseignée au Moyen-Âge et surtout à la Renaissance. Aujourd’hui, la méthode socratique est utilisée par les enseignants pour cerner ce que les étudiants savent et ce qu’ils ne savent pas.

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